L'EFFET BOOMERANG
CHAPITRE 6
Marie-
Gigi, la meilleure amie d’Annette, s’était mise en ménage depuis quelques temps avec Daniel, cet ami qui avait construit le gros-
Je rentrai relativement tard de mon travail, ce samedi huit février 1986, car je n’étais toujours pas très motivé par la sortie de cette soirée. Sur le chemin du retour, j’avais eu le temps de réfléchir à ce qui m’attendait. Deux solutions m’étaient alors apparues comme étant acceptables : Ou je traînais les pieds à l’écart du groupe durant toute la soirée, ou je faisais contre mauvaise fortune bon cœur, et me contraignait quelque peu à donner l’impression de m’amuser. A mon arrivée, alors que tous étaient déjà là, je pris la solution imprévue de m’amuser tout court. Après tout, puisqu’il fallait y aller, autant que cela serve à me détendre : Je ferai donc le pitre. Mon déguisement s’y prêtait d’ailleurs fort bien, car en plus de la barbe que je portais naturellement à cette époque, et la tunique à long poil que m’avait fabriqué Annette, j’avais mis une perruque à cheveux longs que j’avais ébouriffés au maximum. Muni d’un gros os en plastique que je portai de temps à autre à la bouche, il ne me suffisait plus que d’adopter la démarche et les grognements d’un singe, pour devenir le parfait homme de Cro-
La musique venait de s’arrêter entre deux danses, et chacun venait de regagner sa place lorsque nous fîmes notre entrée. Il n’y avait pas foule, et comme nous étions le groupe le plus important et le plus déguisé, nous fûmes immédiatement les points de mire, d’autant que notre table était située à l’opposé de l’orchestre, et prenait presque toute la largeur de la piste. J’étais personnellement presque gêné de la situation et étais sur le point de m’asseoir discrètement, lorsque : Oh ! Surprise ! J’aperçus Catherine et Gilles, ce jeune couple que nous avions connu six ou sept années auparavant. Mes voisins d’immeuble, lors de notre arrivée à Evreux, là où dans le petit garage, j’avais construit ma première monoplace. C’était vraiment inespéré ! Ils étaient assis bien sagement dans le fond, près de l’orchestre. J’adoptai alors plus que jamais la démarche de l’homme de Cro-
Immédiatement, je constatai une crainte, presque une angoisse de leur part. Comment ce faisait-
Ils me reconnurent et vinrent tous trois avec une gêne évidente, s’asseoir à notre table sur mon invitation. Surpris, je remarquai également un petit embarras de Daniel, mais ne m’y arrêtai pas. J’étais sur l’instant, fort satisfait d’avoir réussi à faire venir à notre table la jolie petite blonde qui accompagnait Gilles et Catherine, cela me suffisait. Sans doute avez-
J’appris deux semaines plus tard, la raison de leurs diverses craintes. Marie-
Leurs émotions étaient passées, et moi je dansais avec Marie-
Et de deux ! Le tour était joué, il suffisait que je parte quelques secondes avant elle et je saurai où elle habitait. Pensez, à quatre ou cinq heures du matin, dans un petit village de campagne, en plein mois de février, les éclairages extérieurs n’allaient pas être nombreux à repérer. Ce matin là, quand je quittai la maison de nos amis, un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, et je sus où elle habitait. J’avais acquis sans donner l’éveil, suffisamment de détails sur cette petite blonde pour la retrouver à l’occasion, mais c’était quand même bien peu.
Deux semaines passèrent avant notre départ en famille pour les sports d’hiver, mais ils arrivaient à point nommé pour mes entreprises amoureuses personnelles. Nous avions certainement programmés ce séjour dès notre retour de vacances en septembre, bien avant que je ne connaisse et le licenciement et la création de ma société. Le programme avait quelque peu évolué depuis, car j’allais devoir partir avec ma famille, revenir travailler toute la semaine et retourner le week-
Je m’étais d’abord senti une âme entreprenante et sûre d’elle, mais plus le temps passait, plus je me rendais compte de mon ignorance à son sujet. Je n’avais pas été attentif aux paroles de Daniel, ni même à celles d’Annette quelques jours plus tard, une fois de plus pour ne pas lui donner l’éveil sur mes intentions, mais beaucoup de mes questions restaient sans réponses. Etait-
Plus le jour et l’heure d’aller frapper à cette porte approchaient et plus je me trouvais de bonnes raisons de ne pas m’y rendre. Je pense que beaucoup me comprendront. Le jour arriva cependant et j’étais toujours dans mes angoissantes réflexions, lorsque le soir venu je quittai mon travail en vue de la retrouver. Partant de Mantes la Jolie, quel que soit mon itinéraire, il me fallait passer par Évreux. Je revins donc à Evreux dans un premier temps. Il me fallait ensuite pour avoir l’opportunité de frapper à sa porte, que je me rendis à son village... Tout ceci n’étant pas trop compromettant, j’y allai donc ! A mon arrivée dans le village il était déjà au moins vingt heures, les rues étaient désertes, je m’approchai donc doucement, tout doucement. « Oui, ça pouvait être cette maison ! Non ! Ah oui ! Celle-
Oh La la ! Ce portillon, cette allée de pierres qui me semblait ne pas en finir, la porte... Toc! Toc!
La porte s’entre ouvrit : OUF ! C’était elle. « Ah! C’est vous ?» J’avais eu de la chance, elle avait cru que c’était Monsieur le Maire qui, vu le contexte familial, venait lui déposer des documents. « Que faites-
Merveille des merveilles, elle était seule, et ses enfants étaient couchés. Je mangeai sans doute, je n’en ai plus mémoire, mais nous commençâmes de converser. Il était déjà tard, nous étions passés au salon, assis tous deux sur le canapé, face à la porte de communication, quand doucement, mais alors tout doucement, nous vîmes s’entrouvrir celle-
Sabine et Sébastien se levèrent tout joyeux. Ils avaient, Sabine huit ans, et Sébastien six ans et demi. Sabine encore plus que Sébastien dansait en battant des mains et en chantant : « Maman est amoureuse, maman est amoureuse ». Cela nous interpella énormément évidemment sur l’instant, mais également longtemps après. Faute de pouvoir comprendre, nous acceptâmes la situation telle qu’elle était. Marie-
Nous avions parlé plus de la moitié de la nuit, et nous nous découvrions tellement de points communs, de désir commun de gérer la vie, qu’il nous sembla vivre un rêve. Je n’abordai évidemment pas tous mes désordres sexuels, mais avaient-
Tous les soirs de la semaine, nous nous retrouvâmes, ce fut merveilleux. Nous échangeâmes nos opinions sur tant et tant de sujets que je ne saurais plus vous dire maintenant lesquels revêtirent alors le plus d’importance. Le dernier jour de la semaine arriva cependant très vite, et même si nous n’avions que bien peu dormi, nous avions tant et tant conversé, que nous savions à quoi nous en tenir. Ni l’un ni l’autre n’acceptions de vivre une relation à la petite semaine, au rabais, à nous retrouver en cachette dans le mensonge. J’étais moi-
C’était notre décision ferme et irrévocable du moment, mais aussi fondamentalement sincère de part et d’autre. Contrairement aux situations précédentes, la question avait eu l’avantage d’être posée en langage clair : Vivre avec une autre femme ? Oui ! Faire le malheur de mes enfants et celui d’Annette avec qui je vivais ? Non !
Je remontais donc vers Moutiers dans ce train de nuit pour aller rechercher les miens à Méribel. Sur la banquette ondulée de ce « wagon huit », je me rappelais tous ces quelques jours merveilleux. Je ne crois pas me souvenir que j’éprouvais du regret quant-
La séparation avait été fort douloureuse tant que je n’étais pas remonté dans le train, mais j’allais vers mes enfants, vers le ski. La page était tournée, du moins le croyais-
A mon arrivée à Moutiers, j’étais attendu. Annette avait une forte angine, elle ne pourrait donc pas skier, mais resterait éventuellement au chaud à l’appartement. Daniel et Gigi ainsi que d’autres amis qui skiaient très peu étaient là, maman également, Annette ne serait donc pas seule. Nous partîmes donc skier tous trois, Samuel, Igor et moi. Inutile de vous dire combien ils allaient vite pour moi qui n’étais pas en parfaite fraîcheur physique, mais passons.
Le soir tout le petit groupe d’amis se reforma à l’apéritif, et il allait se passer là, une chose extraordinaire, un tournant de ma vie. Deux d’entre eux fumaient, et je pris la cigarette qu’ils m’offrirent ! Qu’y a-
J’avais fumé trois ou quatre ans, peut être plus, au moment de mon départ à l’armée et je fumais alors beaucoup, jusqu’au jour où j’avais réellement pris conscience de ma faiblesse et m’étais arrêté. De même que je m’étais toujours battu en toutes circonstances pour ne pas être faible, je m’étais donc trouvé dans l’obligation à cette époque d’être plus fort que beaucoup, pour ne pas être aussi faible que la majorité. J’étais alors resté dix ou douze ans sans fumer, mis à part un cigare par-
Cette banalité avait duré jusqu’au jour où, nous connaissant de mieux en mieux, ils s’étaient gentiment permis de me charrier, dans le style : « Oui, tu veux bien de tes gros cigares de bourgeois, mais pas de nos petites cigarettes de prolo... ». C’était évidemment tout ce qu’il y a de plus amical, et j’en garde encore un très bon souvenir, mais quand ils en arrivèrent là, j’en pris une. La semaine d’après j’en pris deux, puis trois. Ne pouvant pas toujours fumer à leurs dépens, j’en achetai un paquet... C’était reparti !
Prévenu depuis des années par Annette, qu’elle ne supporterait pas l’éventualité que je fume à nouveau, je ne peux pas dire pourquoi je pris au sérieux cette menace de séparation plus qu’une autre, mais afin de préserver notre situation et nos enfants autant qu’il m’était possible de le faire, je n’eus alors pas l’audace de lui dire la vérité. Cinq longues années étaient alors passées dans cet absurde contexte et j’en étais donc là en ce jour de sport d’hiver, à près de quarante ans, avec une position sociale plus qu’enviable pour beaucoup, à des cachotteries de gamins par crainte de l’étincelle qui mettrait définitivement le feu aux poudres. A cause d’une toute bête histoire de cigarettes, alors que tant et tant d’autres raisons eurent été cent fois plus importantes pour une majorité, j’étais pour ma part contraint de fumer en cachette, si je voulais conserver un espoir de vie commune avec mon épouse. Il faut dire que l’ambiance enfumée des bureaux me permit souvent de dissimuler les faits lorsque, rentrant à la maison le soir, j’avais quelque peu oublié de me munir de chewing-
Nous en étions toujours à ce stade en ce soir de sport d’hiver, et ce premier apéritif entre amis. La majorité d’entre eux connaissaient bien la situation et me taquinaient parfois en me présentant une cigarette que je refusais si je n’étais pas seul avec eux. Après la semaine que je venais de passer avec Marie-
Le lendemain, Annette n’allait pas beaucoup mieux, son angine traînait un peu. Elle acceptait de passer la journée à nous attendre, Samuel, Igor et moi pour me faire plaisir, mais il est vrai qu’elle n’était pas bien du tout et aurait préféré rentrer immédiatement. Je dois reconnaître que beaucoup à ma place auraient abandonné l’idée de passer la journée à skier, d’autant qu’une violente tempête faisait rage et que les clés de l’appartement devaient être rendues dans la matinée. Elle avait certes accepté à contre cœur de passer l’après-
Le soir venu le vent soufflait toujours aussi fort, mais rien ne laissait supposer dans la descente de la route en lacets, qu’un cyclone pouvait surgir à la sortie de chaque virage. Arrivés dans la vallée, nous nous trouvions dans un léger embouteillage, une fois n’est pas coutume n’est-
Cela en était trop, même beaucoup trop, elle avait souvent fait ce chantage au divorce, à la fugue, au suicide, que sais-
Je déballai les cinq années pendant lesquelles j’avais dû me cacher comme un collégien, ne percevant par avance que trop bien le combat que cela apporterait inévitablement. Je lui promis également qu’elle n’aurait pas la chance de le demander elle-
Je ne sais pas si sur le moment elle me crut, car il m’était souvent arrivé moi-
A ce moment, le premier pied du premier pas du grand voyage avait commencé d’avancer. Le savions-
Le premier soir fut facile, je pouvais être en déplacement, comme je le dis alors à Annette au téléphone, mais il y eut un lendemain. J’aurais bien voulu ne pas blesser mes fils, qui avaient déjà tant souffert de toutes les discordes. J’aurais voulu pouvoir les conserver comme avant, mais la vie commune avec leur mère était belle et bien terminée. Je cherchai alors de concilier l’inconciliable, de rentrer à la maison un soir sur deux... mais quelle était ma maison ? Chez moi c’était chez Marie-
Oh ! Je ne vous dirai pas que la détresse d’Annette ne me fit pas très souvent énormément de peine à supporter, mais j’avais abdiqué. La page était réellement tournée, je n’y pouvais plus rien. Il m’avait fallu dix sept années avant de comprendre et capituler devant ma bonne volonté humaine qui ne m’avait servi qu’à détruire ce que j’aurai voulu construire.
Je vécus alors plusieurs mois ainsi, comme assis entre deux chaises. Je passais quelques nuits par semaine dans mon ancienne demeure, principalement au week-
Ce ne fut que quatre à cinq mois plus tard, vers le mois de juillet, après une violente dispute de plus avec Annette, que j’amenai définitivement ma valise chez Marie-
Selon mon budget prévisionnel de ce début d’activité, tout se confirmait, non pas comme étant chose facile, mais cependant jouable. J’avais fait installer un fax et un télex à mon bureau, j’avais renouvelé ma vieille petite Renault 5 société, et bénéficiais de tous les matériels de bureau nécessaires par le biais de la cessation d’activité d’une multinationale voisine. Le contexte global restait donc encourageant, mais aucune des affaires potentielles sûres avec lesquelles j’étais parti de l’ancienne société, ne s’étaient traitées dans les premiers mois d’activité. Une seule l’avait été et je l’avais perdue, ce qui apportait déjà des fins de mois quelque peu difficiles. Début juillet j’en décrochai cependant une sur Aubenas, ce qui nous apporta quelques mois de répit, et nous permit également de joindre l’utile à l’agréable quelques week-
Début septembre, compte tenu des circonstances et de mes conseils, Samuel qui n’avait pas encore choisi véritablement sa voie, envisagea de préparer en alternance un BEP laiterie, et vint se joindre au petit groupe que nous formions. J’avais été encouragé en cela par son attitude à venir se joindre à notre nouvelle famille depuis déjà plusieurs mois. Igor quant-
Entre Marie-
Ces amies s’appelaient Nathalie, Léone, Dominique. Elles étaient toutes de jeunes infirmières ou aspirant à le devenir, avec qui nous partagions beaucoup de nos loisirs. Provisoirement pensais-
Avec Muriel, une autre amie infirmière et Dominique, les plaisanteries premières, avaient faillis se concrétiser par la création d’une maison de retraite. Tout ceci était un peu nouveau pour moi, mais comme depuis mon enfance, j’avais toujours aimé m’interroger sur tout sujet, j’étais alors heureux de toutes ces nouvelles découvertes.
Je vous révèle tout cela un peu en vrac, mais quand ce n’était pas le délire de doux dingues, c’était parfois Léone qui nous tirait les cartes. Ce n’était pas sérieux à notre sens, mais toutefois pas complètement anodin... Qu’il est facile de tomber dans ce genre de pièges ! Nous en reparlerons donc.
Au mois de novembre de cette année quatre-
Je ne puis dire si c’était déjà le début d’un nouveau, mais il est vrai que cela y ressembla plus qu’étrangement par la suite. Pour l’heure l’intervention était bénigne. Elle ne resta d’ailleurs hospitalisée que quelques jours, mais ce fut néanmoins pour nous un virage, qui allait profondément déstabiliser notre couple.
Rien n’y paru véritablement en premier lieu et peu de temps après son retour à la maison, nous accueillîmes pendant plus d’un mois, une jeune fille qui était à la rue : Odette. C’était une toute petite personne frêle qui mesurait précisément deux mètres pour quatre vingt dix à cent kilos. Elle était de l’assistance publique belge, et n’avait connu que des foyers dans son enfance. C’était donc pour elle une formidable expérience que d’être au contact avec une vraie vie de famille. Elle nous rendait souvent service dans le sens où elle pensait bon de le faire. J’en souris encore un peu, mais c’était très bien, très sincère. Elle appelait Marie-
A cette époque, Christophe rentrait chaque semaine du collège et se défoulait sur sa batterie. Ce fut son premier instrument de musique, mais cela n’allait pas être le dernier. Sabine et Sébastien, vivaient dans la joie et l’insouciance de leur jeunesse. Ils ne se plaignaient que d’une chose, la fumée de cigarettes. Nous fumions tous en effet comme des pompiers, et quand les copains de Christophe se réunissaient à faire Boum Boum à la batterie dans sa chambre, non seulement les petits ne pouvaient plus voir la télé à cause de la fumée, mais ils ne pouvaient plus même l’entendre. Je plaisante bien sûr un peu quant-
En cette fin d’année, bien que toujours fatiguée, Marie-
En ce qui concernait ma société, c’était déjà le précipice. Je faisais devis sur devis, proposition sur proposition, mais rien ne se traitait. Mes confrères n’étaient d’ailleurs pas mieux nantis que moi, car rien à cette période ne se traitait rapidement. Toute décision d’investissement était toujours repoussée. J’avais obtenu une petite commande en décembre, mais j’en avais également perdu une autre. Il n’y avait certes rien à dire quant-
Le moral n’était pas au plus beau, mon incompréhension envers Marie-
Si le moral n’était pas au plus haut, la santé physique n’y était pas non plus. Je souffrais d’arthrose aux anches depuis plus de quinze ans et ne pouvais plus écarter les jambes que d’une cinquantaine de centimètres, je souffrais de plus en plus et le mal progressait d’année en année. Lors des sports d’hiver je forçais souvent beaucoup trop, et même si je restais toute la journée sur les skis, j’en étais arrivé à devoir porter ma jambe gauche pour pouvoir entrer dans la voiture, lorsque mes articulations s’étaient refroidies.
De son côté Marie-
Nous eûmes l’un et l’autre, quelques temps de répits à nos souffrances par la prescription de médicaments homéopathique, ce qui nous apporta un regain d’espoir. N’étant cependant pas habilité à comparer des médecines entre elles, et étant depuis revenu sans problème à des prescriptions plus classiques, je ne ferai pas de commentaire.
Pendant ce temps mon divorce courait et courait aussi le délai imparti à la régularisation des accords pris pour reprendre en mon nom personnel, le pavillon acquis sous le régime de la communauté deux ans plus tôt. Couraient également, les mensualités de remboursement qui, pour le bon salaire dont je disposais auparavant, n’eussent pas été importantes, mais pour un salaire égal à zéro, étaient mathématiquement égales à plus ou moins l’infini.
En effet, même si plusieurs affaires étaient sur le point d’aboutir concrètement, aucune d’entre elles ne se traitait depuis plusieurs mois. J’empruntai donc un peu à l’un, un peu à l’autre. J’avais dans ces jours deux propositions de bonne taille, qui ne pouvaient m’échapper et qui étaient dans la dernière ligne droite de leur conclusion. Si je les avais toutes deux, non seulement elles me renflouaient, mais elles m’ouvraient alors toutes grandes les portes de la croissance.
Ce fut dans ce contexte, que pour la première fois depuis des années, un ami m’interpella par rapport à Dieu. J’allais dire, ce fut très anodin. Les paroles allaient peut-
Je sais qu’il ne le fit pas par intérêts personnels, mais par pure charité chrétienne, que Dieu lui rende effectivement au centuple. Sept jours après, j’étais convoqué au tribunal de commerce de Versailles. La cessation d’activité était déclarée.
Ce ne fut bien évidemment pas une surprise pour moi, mais au lendemain, la mort dans l’âme, je commençais de ranger mon matériel, lorsque je reçus sans doute le dernier appel téléphonique avant d’avoir la ligne coupée définitivement. C’était l’un de ces deux clients dont les contrats étaient sur le point de se conclure ; ils me passaient commande. Je ne pus évidemment pas l’accepter. Nous étions en juillet 1 987.
Ce projet, traité avec un laboratoire pharmaceutique, portait sur une production et distribution d’eau déminéralisée ultra pure. Ce client avait retenu ma proposition, suite au partenariat que j’apportais d’une part, mais surtout grâce à la confiance qu’il accordait à mon projet, le procédé de stérilisation n’ayant encore jamais été employé en France dans ce genre d’utilisation. Tout arrivait quelques secondes trop tard, mais compte tenu de leurs convictions à me faire confiance, nous trouvâmes un terrain d’entente. Ils allaient passer commande à l’une de mes entreprises partenaires qui me rétrocéderait diverses prestations en tant qu’ingénieur conseil. Sitôt dit, sitôt fait, le jour même je me déclarai dans cette fonction devant les organismes officiels.
Les choses semblaient vouloir évoluer par ces nouvelles données, nous déménageâmes donc à mon domicile d’Evreux, plus spacieux que la maison de Marie-
J’avais effectivement pour les circonstances, invité « gracieusement » Samuel et Christophe à venir m’aider au câblage électrique et pneumatique que j’avais conservé à ma charge en plus de mes prestations standard d'étude, supervision et mise en service. Christophe venait de passer son BEPC et l’avait raté, quant-
Vers cette époque, je m’arrêtai une seconde fois de fumer. J’avais d’une part comme un grand engourdissement, comme une grande lassitude, qui me prenait toute l’épaule gauche chaque fois que je fumais, mais il y avait surtout la situation financière dont je culpabilisais. Tout comme la première fois, une quinzaine d’années auparavant, je fis semblant d’être fort, en m’arrêtant de fumer lorsque je le voulais. J’ajoutai même cette fois-
Tout comme moi, Marie-
De mois en mois elle devenait plus jaune, comme couleur terre. Au début de notre union, sa vitalité qui était bien au-
Les années avaient passé pour moi, depuis l’âge de treize ou quatorze ans, où mes parents avaient fait venir ces « gens », pour contrecarrer d’éventuels actes de sorcellerie, mais je ne peux pas dire pour autant que cette interprétation des faits soit alors complètement tombée aux oubliettes. Il n’y avait de plus qu’une douzaine d’années que papa était décédé, alors que je tenais toujours ma grand-
Je ne vous dis pas que je sombrai dès lors dans la déprime. Non ! Bien au contraire, car j’avais toujours la ferme intention d’apporter à chacun des lendemains meilleurs. Je continuais d’ailleurs de me battre, mais quant-
Elle se souvenait bien évidemment, qu’aux tous premiers jours de son entrée en psychiatrie, elle avait reçu d’un brave curé, sans doute l’aumônier de l’hôpital, un unique enseignement sur l’exorcisme. Cette prise de contact ayant ensuite fait place à tant et tant de démonstrations opposées, que la justification de la thèse, avait été vite démolie par l’antithèse journalière vécue durant les vingt deux années suivantes. Entre elle, pour qui le mal était donc uniquement le vol, l’adultère, le meurtre, et j’en passe, mais pour qui les mots de sorcellerie, magie, spiritisme, n’étaient que délires mystiques, et moi qui voulais bien y croire, mais m’en considérais à l’abri par ma propre force de caractère; pour elle à qui sa propre grand-
Ses changements de comportements allaient cependant commencer de nous rapprocher l’un de l’autre. Je ne vous parle pas là des grandes lignes qui auraient pu être liées à toutes les difficultés financières ou autres circonstances malheureuses que nous vivions. Non, il s’agissait au contraire d’un ensemble de petits détails de comportement qui n’existaient pas jusqu’alors en elle et que je voyais chaque jour apparaître imperturbablement. Ce n’était pas non plus des transformations d’apparences fondamentales ; non, mais situées dans tous les petits détails que j’avais pu par le passé reprocher à Annette ou même simplement trouver désagréable en elle.
Il s’agissait de petites futilités dont elle n’était pas responsable, mais je commençai de les retrouver de plus en plus chez Marie-
Comme je l’avais souvent fait pour Annette, je commençai évidemment d’interpeller Marie-
Elle était jeune pour ce genre d’expériences, environ vingt-
Ce dit budget était malheureusement systématiquement négatif avec nos seuls revenus courants, c’est à dire le salaire de Marie-
Il nous fallait pourtant inverser la tendance si nous voulions repartir dans le bon sens, alors même si nous devions payer cher, nous pensions avoir besoin d’une personne puissante.
Pour ma part, je n’avais pas été convaincu de l’efficacité de la prière du bon vieux curé que nous étions passés voir, quant-
Quelques temps passèrent et comme la situation n’évoluait pas, nous prîmes rendez-
Cette opportunité était d’autant plus inespérée, que nous avions alors un ami Vénézuélien Felipe, médecin assistant à l’hôpital où travaillait Marie-
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